Le projet Pollinisateurs sauvages & leurs habitats naturels a pour but la protection des pollinisateurs sauvages par l’adoption de pratiques respectueuses envers leur habitat naturel. À l’aide d'une série de consultations, d'ateliers et d’un projet-pilote avec des propriétaires de terrain de la région du bassin versant de Cocagne, le GDDPC désire accroître les populations ainsi que la biodiversité des pollinisateurs sauvages dans la région du Sud-Est du Nouveau-Brunswick.

En février 2016, l’Organisation des Nations Unies a présenté une étude sur l’importance du rôle des pollinisateurs pour l'avenir de la production alimentaire et, ce faisant, la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale. En effet, toujours selon cette étude, 75% des principales cultures agricoles ainsi que 90% des plantes sauvages à fleurs dépendent de la pollinisation animale.
 
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Papillon Belle dame

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Papillon du céléri (gauche) avec le Satyre des prés (droite)

Ce projet vise plusieurs objectifs, soit :

  • Améliorer et multiplier les habitats potentiels des pollinisateurs sauvages;
  • Accroître le nombre et la biodiversité de pollinisateurs sauvages;
  • Améliorer la santé des populations de pollinisateurs sauvages, ce qui contribue également à la stabilisation des pollinisateurs domestiques;
  • Améliorer la résilience et l’adaptation aux changements climatiques des pollinisateurs sauvages;
  • Assurer la santé des forêts, des prairies et des autres habitats des pollinisateurs sauvages;
  • Diminuer les risques de certaines pratiques courantes qui ont un effet négatif sur les pollinisateurs;
  • Sensibiliser les populations aux rôles essentiels joués par les pollinisateurs sauvages.


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Pour atteindre ces objectifs, le GDDPC a piloté un projet en 2017 dans la communauté auprès de propriétaires de terrain. Dans le cadre de ce projet pilote, des experts ont été consultés pour développer les méthodes scientifiques et paramètres du projet. En août, les dirigeants du projet, Louis-Émile Cormier et Stuart Tingley, ont monté et animé un kiosque d’information pendant le festival Les Cocagneries. Approximativement 100 visiteurs ont pris connaissance du projet et de l’importance des pollinisateurs indigènes et sauvages ainsi que de leurs habitats. Nous avons recruté des propriétaires pour le projet pilote à Cormierville, Cocagne, Lover’s Lane et à Grande-Digue. De juillet à octobre, M. Cormier et M. Tingley ont observé et documenté plusieurs pollinisateurs, ainsi que les plantes qui attirent les pollinisateurs, sur les 4 sites. Pour assurer l’identification propice des espèces observées, le GDDPC a collaboré avec le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique. Suite à la perte d’un participant à la dernière minute, M. Tingley a rencontré le Conseil d’administration de l’aréna locale pour sécuriser un espace de 0,5 hectare de leur terrain afin de planté une prairie de fleurs sauvages et promouvoir les pollinisateurs indigènes et sauvages. Le projet fût approuvé et le GDDPC sécurisa une subvention nationale de Conservation de la faune au Canada pour un mélange de graines de fleurs sauvages spécialement conçu pour notre territoire et ses espèces!  De plus, deux nichoirs d’abeilles ont été installées dans chaque terrain et des graines d’asclépiade et d’eupatoire maculée ont été semées.

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Pendant l’hiver, M. Tingley s’est consacré à la révision des données recueillies, y compris une série de photos de haute qualité, afin d’identifier les noms communs et latins des pollinisateurs, de même que les plantes à proximité pour chacune des espèces observées. Certaines de ces photos ont été partagées à travers des publications via la page Facebook du GDDPC alors qu’une grande part de cette série de photos a été ajoutée à une page projet issue du site iNaturalist. Ce site est un « […] endroit où vous pouvez enregistrer et partager ce que vous avez vu dans la nature, rencontrer d’autres amoureux de la nature et en apprendre davantage sur la faune du Canada. En participant en tant que citoyen scientifique, vous pouvez contribuer à la richesse croissante de connaissances sur les espèces canadiennes et à conserver notre monde naturel ». Une base de données très bien organisée, iNaturalist contribue donc à étoffer les collections de données globales telle que le Système mondial d’informations sur la biodiversité (Global Biodiversity Information Facility) qui, en retour, est amplement utilisée des conservationnistes et des biologistes pour la collection de données : « iNaturalist Canada est un projet de la Fédération canadienne de la faune (FCF) et du Musée royal de l’Ontario (ROM) en collaboration avec iNaturalist.org et la California Academy of Sciences. Parcs Canada, NatureServe Canada et Faune et flore du pays, un programme de la FCF, ont été des partenaires-clés dans le développement d’iNaturalist Canada et continueront de jouer un rôle au sein du programme ». 

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Sphinx du gaillet

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Eupatoire maculée


Pourquoi protéger les pollinisateurs sauvages?

Ensemble, les plantes et leurs pollinisateurs sont une ressource naturelle précieuse, et leur travail quotidien est indispensable notamment pour la production de pommes, de poires, de concombres, de melons, de baies et de nombreux autres types de produits de la ferme canadienne. Selon Pollinisation Canada (2016), nous constatons depuis 2006 une baisse importante des populations de pollinisateurs partout dans le monde. Les pollinisateurs, qui incluent les abeilles, les guêpes, les mouches, les coléoptères, les papillons diurnes et nocturnes, les chauves-souris et les oiseaux, sont sous la pression de la perte de leur habitat (où ils nichent), de la perte de sources de nourriture (plantes qui fournissent le nectar et le pollen), des ravageurs et des maladies ainsi que des produits chimiques (pesticides et herbicides). Puisque les populations de pollinisateurs sont menacées, les aliments et les produits végétaux dont nous jouissons (fruits, légumes, teintures, huiles, médicaments, fibres, parfums et même l'oxygène) le sont aussi. De plus, les écosystèmes sauvages qui dépendent de ces pollinisateurs (par exemple, d'autres animaux sauvages qui s'appuient sur les plantes) se retrouvent aussi à risque. Le GDDPC est d'avis que ce projet aidera à restaurer les populations de pollinisateurs dans la région par le biais de l'instauration et le partage de pratiques bénéfiques à leur reproduction. En sensibilisant les populations à l'importance du rôle des pollinisateurs sauvages, nous contribuons également à la réduction de pratiques qui menacent leur survie. 

Pour plus d'informations et de photos sur les pollinisateurs documentés à Cocagne, vous pouvez également consulter la page Cocagne, NB Pollinisateurs / Pollinators issue de la base de données interactive et mondiale iNaturalist


Publications



Remerciements

Le Groupe de développement durable du Pays de Cocagne remercie le Fonds en fiducie pour l'environnement du Nouveau-Brunswick pour son appui envers ce projet.

FFE