Au Nouveau-Brunswick, les inondations et les sécheresses deviennent non seulement de plus en plus courantes, mais de plus en plus intenses et moins prévisibles. Les communautés qui se trouvent dans le bassin versant de Cocagne ne font pas exception à ce qu’on recense à l’échelle provinciale.


Au Nouveau-Brunswick, les inondations et les sécheresses deviennent non seulement de plus en plus courantes, mais de plus en plus intenses et moins prévisibles.

Les communautés qui se trouvent dans le bassin versant de Cocagne ne font pas exception à ce qu’on recense à l’échelle provinciale. Ainsi, on peut compter au fil des dernières années différents épisodes de sécheresse (2016, 2017, 2018); des pluies verglaçantes ayant occasionné la récente crise de verglas dans le comté de Kent (janvier 2017); et des inondations dues aux crues printanières et à l’intensité des précipitations.

Pont Cocagne
Pour faire face efficacement à ces phénomènes climatiques extrêmes, nous devons être en mesure de prévoir ces risques et être bien préparés à la pénurie d’eau ou aux excédents à mesure que ces événements se produisent.


Analyse des tendances climatiques

En partenariat avec le GDDPC, des chercheurs du département de géographie de l’Université de Moncton ont réalisé une analyse climatique à l’échelle du bassin versant.

L’étude a permis de comprendre la variabilité et les tendances climatiques récentes, des années 1970 à aujourd’hui. Les résultats présentent une prévision des risques climatiques future, jusqu’à l’année 2100.

Aucune station météorologique d’Environnement Canada n’existe sur le territoire du bassin versant. Les données pour l’étude proviennent donc de stations météorologiques à proximité du bassin versant.

Stations météo
Distribution géographique des stations météorologiques retenues pour l’étude climatique, avec les années de début et de fin de la collecte de données. Le territoire du bassin versant de Cocagne est tracé en rose.

Les données ont permis de cibler deux principaux risques climatiques auxquels nous pouvons nous attendre à l’avenir :
  1. l’augmentation des précipitations et 
  2. la hausse des températures et l’accroissement des vagues de chaleur.

Augmentation des précipitations dans l’ensemble du bassin versant

Dans les décennies à venir, on s’attend à ce que les précipitations annuelles augmentent d’environ 150 mm à 200 mm avec une augmentation progressive à la fin du 21e siècle.

Stations météo
Prévisions de précipitations totales annuelles dans le bassin versant de Cocagne

En somme, l’augmentation des précipitations signifie, outre l’augmentation du volume d’eau sur le territoire, des incidences sur le tourisme, les activités en plein air, les loisirs, l’agriculture, la construction et l’entretien des bâtiments, des routes et des infrastructures.


Hausse des températures et accroissement des vagues de chaleur

L’analyse climatique démontre également que les températures maximales pendant la journée, ainsi que pour les nuits, tend à se déplacer vers des températures plus chaudes. En d’autres mots, les journées et les nuits se réchauffent.


Pendant l’été…

Les vagues de chaleur devraient augmenter en fréquence, en durée et en intensité. Ce constat peut avoir des incidences sur la santé publique, telles que les coups de chaleur, la déshydratation, les maladies cardiovasculaires et d’autres maladies et mortalités associées à la hausse des températures, notamment pour les populations les plus à risque. Les périodes prolongées de chaleur font aussi augmenter la demande et les coûts d’électricité l’été associé en raison des mesures de refroidissement.


L’Organisation météorologique mondiale (2015) décrit la vague de chaleur comme une période de temps chaud inhabituel dans une région donnée durant au moins deux jours consécutifs dans la saison chaude de l’année. 

Réf World Meteorological Organization. (2015). Guidelines on the definition and monitoring of extreme weather and climate events.

Une ligne de tendance à valeur positive signifie que la température moyenne quotidienne augmente aussi. Dans les prédictions, les valeurs de degrés-jours de croissance augmentent partout au N.-B.

Pour les agriculteurs, les horticulteurs et les jardiniers, les degrés-jours de croissance sont souvent utilisés pour déterminer si un climat est suffisamment chaud pour soutenir les plantes et les insectes dont les taux de croissance dépendent de la température (Atlas Climatique, 2019 Réf.).

Grande Digue ferme


Pendant l’hiver …

Les observations de la température sur des périodes prolongées (de plus de 15 jours) indiquent que les températures minimales augmentent elles aussi. Par conséquent, en hiver les chutes de neige peuvent plus fréquemment se transformer en chute de pluie verglaçante. De plus, on constatera une fonte de neige plus fréquente en hiver et au printemps, ce qui entraînera l’augmentation des inondations causées par les embâcles de glace.

L’augmentation des cycles gel/dégel occasionnerait une utilisation plus fréquente du sel et des réparations plus fréquentes, ou un prolongement des périodes de limites de poids pour les véhicules par les services de la voirie provinciale.

L’augmentation de la fréquence de gel/dégel peut également nuire à la faune et à la flore en levant la dormance et en augmentant les dommages causés par les vagues de froid subséquentes. Ces conséquences risquent de toucher l’industrie du sirop d’érable et de la gestion des forêts.